Un parcours militaire au service de la France
Le lieutenant-colonel (R) Gilles Burel incarne à lui seul plusieurs décennies d’engagement militaire français à l’international. Son parcours, atypique et riche, illustre la force de l’ascenseur social au sein de l’armée. D’abord sous-officier, il gravit les échelons pour devenir officier, une trajectoire marquée par une soif de découverte et un désir constant de servir. Ses premières affectations à l’étranger, notamment dans les troupes de marine, forgent sa vision et le préparent, sans qu’il le sache encore, à devenir un acteur clé de la coopération. Cet épisode du podcast « Coopération » retrace cette genèse et montre comment ses expériences initiales ont semé les graines de sa future carrière de coopérant.
La bascule vers la coopération : une leçon congolaise
Le tournant de sa carrière survient de manière inattendue. Alors en poste à l’école d’artillerie, une opportunité se présente pour rejoindre l’armée congolaise à Brazzaville. En l’espace de deux semaines, il devient coopérant. Mais ses débuts sont difficiles : il se heurte à une forme d’inertie, ses méthodes n’étant pas adoptées par ses homologues congolais. Le conseil d’un colonel va tout changer : « Considère-toi comme un officier congolais ». Cette simple phrase provoque un déclic et transforme radicalement son approche. Il comprend que la clé n’est pas d’imposer un modèle, mais de comprendre et de s’intégrer à la culture locale. Cette expérience fondatrice deviendra la pierre angulaire de sa philosophie de travail.
La philosophie du coopérant : « L’humain avant tout »
Interrogé sur les missions qui l’ont le plus marqué, Gilles Burel répond sans hésiter : « l’humain avant tout ». Cette ligne directrice se manifeste dans des anecdotes poignantes, comme son immersion totale dans les rites funéraires familiaux suite au décès d’un élève officier en Guinée. Il partage également des conseils pratiques, presque triviaux en apparence, mais d’une importance capitale : « achetez une cafetière ». Pour lui, offrir un café est le meilleur prétexte pour créer du lien, ouvrir son bureau et établir une relation de confiance. C’est par ces gestes simples que le coopérant tisse sa toile et devient un interlocuteur privilégié, bien au-delà de sa mission technique. Ce positionnement est au cœur de la valeur ajoutée de la DCSD, dont il décrit les agents comme des « diamants ».
La DCSD, un outil stratégique pour la diplomatie d’influence
Le lieutenant-colonel Burel offre une perspective éclairante sur le rôle stratégique de la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense. Loin d’être une simple assistance technique, la DCSD est un instrument de rayonnement et d’influence pour la France, envié par de nombreux pays. En plaçant des experts au cœur des administrations partenaires, la France démontre son savoir-faire et construit des relations durables. La force de ce réseau, qui s’est élargi pour inclure police, gendarmerie et protection civile, est sa capacité à s’adapter aux besoins réels du terrain. Gilles Burel, même à la retraite, continue de contribuer à cette mission, animé par le sentiment d’être utile et de valoriser 40 ans d’expérience au service d’une cause qu’il juge noble et essentielle. Un exemple parfait de l’impact que peut avoir un podcast pour institutions en termes de communication et de valorisation des ressources humaines.
Diffusé également sur Podcast Institution.
Un podcast réalisé pour la DCSD par Audio Pictura.