Le monde a travers les gens qui le font – Géraldine ARESTEANU #28

Photo Storia

Julien GERARD

Produire un podcast photographe comme "Photo Storia", c’est donner la parole à des artistes qui façonnent notre regard sur le monde. Dans cet épisode, Julien Gérard reçoit Géraldine Aresteanu, une photographe dont le parcours, de la Roumanie de Ceausescu à la France, a nourri une œuvre profondément humaine. Elle y dévoile les coulisses de ses projets engagés, notamment son livre marquant, "Étranger", qui documente le monde du travail à travers ceux qui le composent.
Le monde a travers les gens qui le font - Géraldine ARESTEANU #28 - podcast photographe

Comment créer un podcast photographe qui explore l'engagement, la mémoire et le récit humain.

Produire un podcast photographe comme « Photo Storia », c’est donner la parole à des artistes qui façonnent notre regard sur le monde. Dans cet épisode, Julien Gérard reçoit Géraldine Aresteanu, une photographe dont le parcours, de la Roumanie de Ceausescu à la France, a nourri une œuvre profondément humaine. Elle y dévoile les coulisses de ses projets engagés, notamment son livre marquant, « Étranger », qui documente le monde du travail à travers ceux qui le composent.

De la Roumanie de Ceausescu à la révélation photographique

Le parcours de Géraldine Aresteanu est indissociable de son histoire. Née d’une mère française et d’un père roumain, elle passe les douze premières années de sa vie sous la dictature de Ceausescu. Un contexte sans images, sans publicité, où la seule photographie existante était celle de la propagande. La révolution de 1989 libère le pays et ouvre les esprits. C’est en découvrant une exposition de World Press Photo que Géraldine a une révélation : une image peut raconter une histoire, témoigner, transmettre une émotion. À 13 ans, sa décision est prise : elle sera photographe.

L’engagement comme fil conducteur : raconter des histoires humaines

Dans cet épisode du podcast photographe « Photo Storia », Géraldine Aresteanu explique comment son histoire personnelle a infusé toute sa pratique artistique. Son travail est résolument tourné vers l’humain, l’engagé. Loin des commandes qui ne sont pas en accord avec ses valeurs, comme cette collaboration avortée avec une grande marque de luxe où elle ne trouvait pas le bien-être des salariés, elle choisit des projets qui ont du sens. Son premier livre auto-édité, « Portrait pour un mot », sur la langue des signes d’enfants sourds-muets, lui vaudra le prix de la Fondation de France, un soutien financier décisif pour lancer sa carrière.

« 24 Heures » : l’immersion pour capter l’authenticité

Frustrée de ne pas passer assez de temps avec les gens qu’elle photographie, Géraldine a une idée radicale : vivre avec eux pendant 24 heures. Cette série de reportages immersifs, dont le premier fut réalisé en 2014 avec un pêcheur du Delta du Danube, est une quête d’authenticité. Le principe est simple : elle suit une personne pendant une journée et une nuit complètes, sans jamais se cacher, respectant toujours son intimité (une porte fermée reste fermée). Cette contrainte de temps long lui permet de se faire oublier, de capter des moments de vie bruts et sincères, comme pour son livre « 24h en réa » au sein d’un service d’urgence.

« Étranger » : un projet photographique pour changer les regards

Son dernier ouvrage, « Étranger », est l’aboutissement de vingt ans de travail sur le monde de l’entreprise. Convaincue que la richesse de la France vient de sa multiculturalité, elle a réalisé 32 portraits de travailleurs étrangers issus de 28 pays. Ce projet vise à montrer des individus plutôt qu’une masse, à mettre un visage sur ceux qui contribuent à notre société. Chaque portrait est accompagné de textes d’auteurs et de témoignages d’employeurs. C’est une démarche puissante qui utilise la photographie comme un outil de dialogue et de reconnaissance, un sujet parfaitement exploré dans ce format de podcast photographe.

Diffusé également sur Wave Storia.

Un projet maison réalisé par Audio Pictura.

Timeline de l’épisode

  • 1 : Présentation de Géraldine Aresteanu et son parcours, de la Roumanie à Orléans
  • 2 : La naissance de sa vocation photographique après la révolution roumaine
  • 3 : Son premier projet « Portrait pour un mot » et le soutien de la Fondation de France
  • 4 : Ses choix professionnels et la quête de sens dans ses collaborations
  • 5 : Le concept de la série « 24 Heures » : une immersion totale dans le quotidien de ses sujets
  • 6 : La genèse de son livre « Étranger » et sa démarche pour mettre en lumière les travailleurs étrangers
  • 7 : L’éthique de la photographe : créer un lien de confiance et ne jamais voler une image

Références de l’épisode

  • Géraldine Aresteanu [Personne]
  • Julien Gérard [Personne]
  • Fondation de France [Organisation]
  • Editions Alopex [Organisation]
  • Cluj, Roumanie [Lieu]
  • Alexandre Abada [Personne]
  • Patrick Bleton [Personne]
  • Hôpital d’Orléans [Organisation]
  • Cécile Dufet [Personne]
  • Youssouf Condé [Personne]
  • Restaurant La Table De Marie [Organisation]

F.A.Q. de l’épisode

Comment un photographe peut-il utiliser le podcast pour valoriser ses projets personnels ?

Le podcast permet d’aller au-delà de l’image en racontant la genèse d’un projet, les intentions de l’artiste et les anecdotes de terrain, comme le fait Géraldine Aresteanu pour son livre « Étranger ».

Quelle est l’importance du financement pour un jeune photographe ?

Géraldine Aresteanu explique dans l’épisode comment des bourses, comme celle de la Fondation de France, ont été cruciales au début de sa carrière pour acheter son premier matériel professionnel.

Pourquoi la technique du reportage immersif de « 24 heures » est-elle si efficace ?

En passant un temps long avec son sujet, la photographe parvient à briser les barrières et à se faire oublier. Elle accède ainsi à une vérité et une authenticité difficiles à obtenir lors d’une séance de quelques heures.

Comment un podcast peut-il aborder des sujets de société comme l’immigration ?

Le format audio offre le temps nécessaire pour une discussion nuancée et approfondie, permettant à l’invité de développer sa pensée et de partager son expérience sans caricature, comme le montre cet entretien.

En quoi le refus de collaborer avec certaines marques peut-il renforcer l’identité d’un artiste ?

En choisissant ses projets en fonction de ses valeurs, Géraldine Aresteanu a construit une œuvre cohérente et engagée, ce qui renforce sa crédibilité et l’impact de son travail. Écoutez l’épisode pour découvrir pourquoi elle a mis fin à une collaboration avec une marque de luxe.

Photo Storia - Récit photographique

Photo Storia

Julien GERARD

Photo Storia : Le podcast du récit photographique où chaque image raconte une histoire.

« Photos Storia », c’est le nouveau nom du podcast « Parlons Livres Photos ».
Mais plus qu’un changement de titre, c’est un élargissement du regard :
désormais, chaque photographie, qu’elle soit publiée ou non, devient le point de départ d’un récit.
Dans « Photos Storia », le photographe ne se contente pas de montrer. Il raconte.
Derrière chaque image, il y a un souffle, un silence, une mémoire, un engagement.
Des photographes animaliers, des documentaristes, des artistes de la lumière ou des faiseurs d’images venues d’ailleurs…
Tous partagent ici leurs histoires, leurs doutes, leurs émotions, leur manière d’habiter le monde à travers l’image.
Chaque épisode est une rencontre.
On y parle de voyages intérieurs et de territoires lointains, de composition, de lumière, de lien à l’autre.
On y écoute des voix, des instants volés, des confidences.
Parfois, on part à la découverte d’un livre. D’autres fois, d’un regard, d’un cri, d’un silence.
« Photos Storia » est un podcast présenté par Julien Gérard, photographe.
Il est disponible sur toutes les plateformes de streaming et sur podcast-photo-storia.com.