Le récit d'un démineur en OPEX : un podcast de marque au service de la mémoire.
Comment transformer un témoignage poignant en un podcast de marque impactant ? Dans cet épisode de « Raconte-moi une OPEX », produit pour l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG), nous donnons la parole à Jean-Marie, ancien démineur. Il revient sur ses missions à haut risque, du Koweït au Cambodge, et sur l’importance de la transmission. Un récit puissant qui illustre la force du storytelling audio.
Un engagement sur un coup de tête, une vocation de démineur
L’histoire de Jean-Marie avec l’armée de Terre commence presque par hasard en 1975. Engagé sur un coup de tête alors qu’il était au chômage, ce qui ne devait être qu’un contrat de cinq ans s’est transformé en une carrière de vingt-sept ans. Initialement dans les travaux publics, il se réoriente vers une spécialité aussi rare que dangereuse : le déminage. Cette décision, prise en accord avec son épouse, va façonner le reste de sa vie militaire et l’envoyer aux quatre coins du monde, sur des terrains minés au sens propre comme au figuré. Cet épisode du podcast de marque « Raconte-moi une OPEX » met en lumière ce parcours atypique, où le courage et le sang-froid deviennent des outils du quotidien.
Missions à haut risque : du Koweït au Cambodge
Le baptême du feu de Jean-Marie en opération extérieure (OPEX) a lieu en 1990, lors de la guerre du Golfe. Envoyé en urgence au Koweït, il a pour mission de sécuriser les puits d’eau de la ville, essentiels à la survie de la population. Il raconte les conditions extrêmes de cette intervention, avec un matériel de fortune – parfois juste 20 cm de mèche lente au lieu du mètre réglementaire. C’est la cohésion de son binôme et l’ingéniosité qui leur ont permis de réussir sans blessés. Quelques années plus tard, au Cambodge, il fait face à une autre réalité : la menace omniprésente des mines artisanales. Il se souvient avec émotion de la neutralisation d’un engin redoutable, camouflé dans un arbre et conçu pour faire un maximum de victimes. Un souvenir glaçant qui souligne la dangerosité de sa mission pour protéger les civils.
La transmission, un devoir de mémoire
Après 27 ans de service, Jean-Marie prend sa retraite mais ne quitte pas vraiment l’uniforme. Il découvre l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG), une structure qui lui permet de garder un lien avec ses frères d’armes et, surtout, de s’engager dans une nouvelle mission : la transmission. Dans le cadre de programmes de mémoire, il intervient auprès de classes de collégiens et lycéens pour raconter son expérience, expliquer la réalité des conflits modernes et répondre à leurs questions. La production de ce podcast de marque s’inscrit pleinement dans cette démarche : utiliser un média moderne et accessible pour perpétuer la mémoire et sensibiliser les jeunes générations au sacrifice des soldats en OPEX. C’est un moyen puissant de ne pas oublier ceux qui sont « restés sur le carreau ».
Diffusé également sur Podcast Institution.
Un podcast réalisé pour l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG) par Audio Pictura.
Timeline de l’épisode
- [00:07] : Mission de l’ONU au Cambodge et découverte d’une mine artisanale
- [01:02] : Comparaison entre bombes classiques et mines antipersonnel
- [02:31] : Engagement de Jean-Marie dans l’armée sur un coup de tête en 1975
- [03:35] : Explication du rôle du génie dans l’armée
- [04:02] : Parcours militaire et formation de Jean-Marie
- [05:42] : Attrait de Jean-Marie pour la vie militaire et la cohésion
- [06:07] : Première expérience en caserne et adaptation à la discipline
- [06:32] : Réaction de l’entourage à l’engagement de Jean-Marie
- [06:58] : Travail quotidien et spécialité de Jean-Marie dans l’armée
- [08:01] : Choix du déminage à une époque avec peu d’OPEX
- [09:39] : Départ pour la guerre du Golfe en 1990
- [10:40] : Préparation et équipement pour la mission
- [12:30] : Spécificités de la mission de déminage des puits d’eau
- [14:01] : Retour à la vie civile après la guerre du Golfe
- [14:32] : Mission au Kosovo en 2000
- [15:18] : Mission au Cambodge et souvenir d’une mine artisanale
- [16:55] : Importance de la cohésion dans le métier de militaire
- [17:08] : Comment gérer la peur en OPEX
- [18:15] : Conséquences des blessures en mission
- [19:02] : Importance de partir en opération pour un militaire
- [19:23] : Mission en Angola
- [20:33] : Découverte de l’ONACVG
- [21:52] : Programme mémoire des OPEX et transmission de l’histoire
Références de l’épisode
- France [Lieu]
- Martinique [Lieu]
- Golfe Persique [Lieu]
- Koweït City [Lieu]
- Kosovo [Lieu]
- Cambodge [Lieu]
- ONU [Organisation]
- OTAN [Organisation]
- Indochine [Lieu]
- Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG) [Organisation]
- Liban [Lieu]
- Afghanistan [Lieu]
- Angola [Lieu]
F.A.Q. de l’épisode
Pourquoi une institution comme l’ONACVG choisit-elle de créer un podcast de marque ?
Le format podcast permet de créer une connexion intime et authentique avec l’auditeur. Pour une institution dont la mission est la mémoire et la transmission, un podcast de marque comme « Raconte-moi une OPEX » offre un canal direct pour partager des témoignages humains, sans filtre, et toucher un public plus jeune, moins sensible aux formats traditionnels.
Comment garantir l’authenticité d’un témoignage dans une production audio ?
La clé est de mettre l’invité en confiance et de créer un environnement d’écoute bienveillant. Notre rôle chez Audio Pictura est de guider la conversation sans la diriger, de poser les bonnes questions pour permettre au narrateur, comme Jean-Marie, de livrer son histoire avec ses propres mots et émotions. Le montage respecte ensuite cette parole brute pour en préserver toute la force.
Quel est l’intérêt stratégique de raconter des histoires de terrain ?
Les histoires de terrain ancrent la mission d’une organisation dans le réel. Elles transforment des concepts abstraits comme « engagement » ou « sacrifice » en expériences vécues. Pour l’ONACVG, cela permet non seulement d’honorer ses membres, mais aussi de justifier son rôle et son importance auprès du grand public de manière incarnée et mémorable.
Comment gère-t-on la sensibilité des sujets abordés, comme la mort et le danger ?
La gestion de sujets sensibles exige un grand respect et de la pudeur, tant à l’enregistrement qu’au montage. Il s’agit de laisser l’invité décider de ce qu’il souhaite partager, sans jamais le pousser. Le récit de Jean-Marie sur les victimes civiles au Cambodge est traité avec la gravité qu’il impose, en se concentrant sur son ressenti pour illustrer l’impact psychologique de ces missions.
Un podcast peut-il réellement servir la cause de la mémoire combattante ?
Absolument. À l’ère numérique, la mémoire se transmet aussi par des canaux digitaux. Le podcast est un vecteur de mémoire vivant. En archivant ces récits et en les rendant accessibles à tous, on crée une bibliothèque sonore de l’histoire contemporaine, assurant que ces expériences ne tombent pas dans l’oubli. Pour en savoir plus, écoutez le récit complet de Jean-Marie.
