Un parcours de vie aussi riche qu’un portfolio
Dans cet épisode du podcast Photo Storia, Julien Gérard reçoit James Chevreuil, un photographe dont le parcours défie toutes les conventions. Avant de se consacrer à l’image, James a mené plusieurs vies : pharmacien pour de grands laboratoires en Afrique centrale et de l’Ouest, puis négociant en minéraux en Amérique. Cette expérience de vie, riche en voyages et en rencontres, a forgé un regard unique, celui d’un homme qui observe le monde avec curiosité et patience. Il raconte avec humour ses péripéties, comme cette fois où les freins de sa voiture l’ont lâché en pleine brousse africaine, l’obligeant à faire confiance à un forgeron local pour le dépanner. C’est ce goût de l’aventure et de l’inattendu qui nourrit aujourd’hui sa pratique photographique.
La technique au service de la patience
James Chevreuil se définit comme un photographe de reportage, cherchant à capturer l’instant décisif sans jamais intervenir. Cette approche est au cœur de sa démarche, que ce soit pour photographier ses petits-enfants ou des animaux sauvages. L’épisode explore en détail les techniques spécifiques à la photographie animalière. Il explique la différence fondamentale entre la prise de vue terrestre, qui exige des téléobjectifs puissants comme un 500 mm pour rester à distance, et la photographie sous-marine, qui requiert au contraire une proximité extrême avec un grand angle et un flash. Il partage son expertise sur l’utilisation des affûts flottants, des structures qui lui permettent de se fondre dans le paysage des marais de la Dombes ou de Camargue pour s’approcher au plus près des oiseaux sans les déranger. Ce **podcast de photographe** offre ainsi une véritable leçon sur l’art de la patience et l’adaptation technique.
De la menace du tourisme à la magie des rencontres animales
Au-delà de la technique, l’échange aborde des thématiques plus profondes. James Chevreuil exprime son inquiétude face à l’impact du tourisme de masse sur les écosystèmes fragiles, citant l’exemple d’une baie en Floride où l’observation des lamantins a été dénaturée par des aménagements excessifs. Mais le récit est aussi jalonné de moments de grâce pure. Il raconte son voyage aux Tonga pour nager avec les baleines et leurs petits, un souvenir inoubliable marqué par le chant des mâles. L’anecdote la plus surprenante reste sans doute sa « danse » improvisée avec un éléphant de mer curieux en mer de Cortez, un instant de connexion rare et puissant entre l’homme et l’animal, immortalisé par son appareil photo.
« Les Chevaux du Vent » : L’aboutissement d’une passion
Le fil rouge de l’épisode est son livre, « Les Chevaux du Vent », consacré aux chevaux de Camargue. Loin d’être un simple recueil sur les traditions locales, cet ouvrage est le fruit de quatre ans de travail et de 15 000 km parcourus pour capturer la beauté brute de ces animaux dans leur environnement naturel. James explique sa démarche artistique, centrée sur la couleur et la lumière des levers et couchers de soleil. Il aborde également avec franchise les défis de l’auto-édition, de la création des maquettes à la commercialisation. Ce projet illustre parfaitement comment un **podcast de photographe** peut aller au-delà de la simple discussion technique pour explorer le processus créatif dans son intégralité, de l’idée initiale à l’objet final.
Diffusé également sur Wave Storia.
Un projet maison réalisé par Audio Pictura.