De l’archive personnelle au projet d’édition : la genèse d’un livre photo
L’aventure de Philippe Pons commence non pas avec une ambition éditoriale, mais avec un projet de mémoire : numériser près de 10 000 diapositives accumulées au fil de ses voyages. Ce travail titanesque, à la fois long et coûteux, a ravivé des souvenirs intenses et fait naître l’idée d’un objet-souvenir pour ses proches. Ce qui n’était au départ qu’un projet personnel a pris une toute autre envergure grâce à une série de rencontres déterminantes, prouvant que la création est aussi une affaire d’échanges et d’opportunités.
L’importance des rencontres : comment un imprimeur et un club photo ont tout changé
Deux événements ont agi comme de véritables catalyseurs. Le premier fut une discussion au Salon de la Photo à Paris avec l’imprimeur Escourbiac, qui a su voir le potentiel d’un véritable livre là où Philippe Pons n’imaginait qu’un album personnel. Le second fut son adhésion à un club photo, qui lui a permis de confronter son regard et de mesurer l’intérêt du public pour ses clichés de pays lointains. Ces retours positifs l’ont convaincu de se lancer dans un projet d’auto-édition photographe plus ambitieux, transformant une envie intime en une démarche professionnelle.
Le processus de création : sélection, structuration et collaboration artistique
Le plus grand défi fut ensuite le tri des milliers d’images. Comment choisir ? Faut-il privilégier l’esthétique pure ou la valeur documentaire ? Philippe Pons a finalement opté pour un équilibre, structurant son ouvrage « 30 ans de voyage » par continent. Cette étape cruciale a été suivie par une collaboration étroite avec un graphiste mis à disposition par l’imprimeur. Ce dialogue a été fondamental pour la mise en page, le choix du rythme et la cohérence visuelle de l’ensemble. Le graphiste a joué un rôle de conseiller et de guide, rassurant le photographe et l’aidant à concrétiser sa vision.
Financement et commercialisation : les défis de l’auto-édition photographe
Contrairement à une publication via une maison d’édition, l’auto-édition implique une prise de risque financière totale. Philippe Pons a financé son projet sur fonds propres et a géré lui-même la commercialisation. Il a pu compter sur le soutien de son entourage pour les premières ventes, avant de démarcher des librairies locales et d’organiser des séances de dédicaces. Il confie dans le podcast « Photo Storia » que cet aspect commercial, le fait de devoir « se vendre », a été la partie la plus difficile du processus pour lui, un défi commun à de nombreux créateurs. Son expérience est une leçon de persévérance et une source d’inspiration pour tout auto-édition photographe en devenir.
Diffusé également sur Wave Storia.
Un projet maison réalisé par Audio Pictura.