De l’idée à l’objet : le défi de l’auto-édition pour les photographes
Pour de nombreux photographes, la publication d’un livre représente l’aboutissement d’un projet, la matérialisation d’une vision artistique. Cependant, le chemin de l’auto-édition est souvent semé d’embûches techniques, financières et créatives. Dans ce nouvel épisode du podcast Photo Storia, Julien Gérard reçoit Florent Tallarico, qui partage son expérience concrète avec la création de son ouvrage « Réservistes ». Ensemble, ils explorent les étapes clés pour mener à bien un projet d’auto-édition de livre photo, offrant des conseils précieux à toute une communauté de créateurs.
La vision créative face aux contraintes budgétaires
Le point de départ de tout projet d’édition est un arbitrage entre l’ambition artistique et la réalité financière. Florent Tallarico explique comment il a dû fixer une limite de 160 pages pour maîtriser ses coûts, une contrainte qui a directement influencé ses choix éditoriaux. L’épisode souligne l’importance cruciale du papier, non pas comme un simple support, mais comme une composante essentielle de l’œuvre. Pour lui, « une photographie est terminée quand elle est sur le papier », une conviction qui a guidé toute sa démarche et qui rappelle que le livre photo est avant tout un objet sensoriel.
Sélection et narration : construire le récit visuel
Comment choisir les bonnes images parmi des centaines de clichés ? Florent Tallarico dévoile sa méthode : une première sélection intuitive des photos qu’il « assumait », suivie d’un processus de validation auprès d’un cercle de proches. Cette approche collaborative lui a permis d’identifier les images les plus fortes et de construire la base de son livre. La structure de l’ouvrage « Réservistes » n’a pas été laissée au hasard. Elle suit un parcours narratif précis, celui du réserviste, de sa formation initiale jusqu’aux stages de spécialisation, créant ainsi un récit cohérent et immersif pour le lecteur.
Les défis techniques et administratifs de la production
L’entretien aborde sans détour les aspects les plus techniques de la production. De la maîtrise des logiciels de mise en page à la conversion des images du format RVB (écran) au CMJN (impression), chaque détail compte. Florent Tallarico insiste sur l’importance des relectures pour éviter les coquilles et sur les spécificités des imprimeurs, comme la règle des « multiples de 16 » pages pour optimiser les coûts. Enfin, l’épisode explore les complexités administratives, notamment l’obtention des droits à l’image et la nécessité de faire valider le contenu par l’institution militaire, une étape indispensable pour un sujet aussi sensible.
Diffusé également sur Wave Storia.
Un projet maison réalisé par Audio Pictura.