D’une carrière militaire à la révélation photographique
Avant de devenir un nom reconnu dans le monde de la photographie, José-Nicolas a servi dans l’armée, notamment au sein des parachutistes. Déployé en Mauritanie, au Liban ou en Centrafrique, son quotidien était loin des galeries d’art. C’est une rencontre fortuite avec un photographe et la découverte d’un livre de Gilles Caron qui a allumé la flamme. Cet événement a marqué le début d’un long cheminement, celui d’un autodidacte qui, au départ, ne savait même pas faire la mise au point de son premier appareil, mais qui sentait déjà que l’image serait pour lui « une excuse pour aller à la rencontre de l’autre ».
Le photojournalisme de terrain : entre ONG et zones de conflit
Après une blessure qui met fin à sa carrière militaire, José-Nicolas plonge corps et âme dans sa passion. Sa rencontre avec Bernard Kouchner, le célèbre « French Doctor », sera déterminante. Il l’accompagne pour Médecins du Monde en Afghanistan et au Kurdistan, mêlant logistique et prises de vue. C’est cette expérience du terrain, cette connaissance intime des dynamiques de conflit, qui forgera son regard. Son audace et la force de ses clichés lui ouvrent les portes de la prestigieuse agence CIPA, l’envoyant couvrir les points chauds du globe, notamment en Afrique. Ce fut une période intense, faite de dangers mais aussi d’un apprentissage constant au contact des meilleurs photographes de l’agence.
L’après-reportage : gestion d’archives et création d’une galerie
Le parcours du photojournaliste ne s’arrête pas avec la fin du reportage. Après un nouvel accident au Rwanda, José-Nicolas devient indépendant et commence une nouvelle phase de sa carrière : la valorisation de son travail. En récupérant ses archives de l’époque argentique – des centaines de diapositives, de planches contact – il redécouvre des trésors. Ce travail de mémoire aboutira à la publication de plusieurs ouvrages, dont « French Doctor » aux éditions de La Martinière. Poussé par l’envie de partager et de créer un lieu dédié, il cofonde l’Atelier Galerie Taylor à Paris, un espace qui mêle photographes reporters historiques, artistes contemporains et jeunes talents.
Regards croisés sur l’avenir de la photographie
Dans la dernière partie de l’épisode du podcast « Photo Storia », José-Nicolas partage sa vision de l’évolution du métier. Il évoque avec une certaine nostalgie l’âge d’or des agences et des grands magazines, mais porte un regard admiratif sur la créativité de la nouvelle génération de photographes comme Édouard Elias. Conscient des défis posés par le numérique et l’intelligence artificielle, il reste convaincu de la nécessité de la transmission et de la valorisation des fonds photographiques qui sont, selon lui, des parts essentielles de notre mémoire collective.
Diffusé également sur Wave Storia.
Un projet maison réalisé par Audio Pictura.